Les Lebeau

Les deux principaux ancêtres des familles Lebeau sont venus du Poitou et de Paris. Le patronyme du premier, Jean Lebeau, dit Jean Lalouette, est épelé Bau dans les registres, mais on ne le retrouve pas dans les dictionnaires étymologiques des noms de famille de France.

On note plutôt Beau, une épithète qui, tout comme sa forme ancienne, bel, forma aussi des mots composés : désignant des métiers, noms d’origine, sobriquets, etc. L’ancêtre, Jean-Beau ne sait pas signer, et peut-être le notaire, en rédigeant son contrat de mariage a-t-il commis une faute euphonique (son agréable à entendre). Dès la deuxième génération apparaît la forme Lebeau qui, de nos jours, est de loin la plus répandue.

Jean Bau dit Lalouette était de Saint-Jean-de-Monts en Vendée (Poitou). A Boucherville, en 1672, il épouse une fille du roi, Étiennette Loret, née vers 1649. Elle arrive en Nouvelle-France en 1671, se marie la même année, elle est inhumée à Boucherville le 29-03-1733, elle ne savait pas signer. Le couple eut dix enfants. En 1672, le capitaine Jacques de Chambly du régiment de Carignan-Salières, concède à Jean Bau une terre. En 1681, il l’exploite toujours. Il se fixe ensuite à Boucherville. Où on le retrouve en 1695 en qualité de maître d’école. A Boucherville, il y a une rue Jean-Baptiste Bau qui évoque la mémoire de cette famille. Cet ancêtre des Lebeau, Jean, décède en 1728 à Boucherville. Un autre ancêtre des Lebeau, Pierre dit Lajeunesse, nous amène curieusement aux Caza. En 1724, Pierre, originaire de Paris, était soldat à Montréal. Il épouse Marguerite Delauney le 23 mai 1724. Georges Desrosiers, de la Société généalogique canadienne-française, a consacré aux Casa de Saint-Anicet, un article bien documenté. Pierre Lebeau eut un fils, Pierre-Étienne, qui allait prendre le nom de Beaufils. En 1749, ce dernier fonde un foyer à l’Ile Dupas (dans l’archipel des îles de Sorel à côté de Berthierville sur la rive nord du fleuve) avec Geneviève Brisset-Beaupré.

Un de ses enfants né en 1754, porte le nom de Jean-Baptiste-Amable. Ce dernier portait le nom Beaufils à son baptême, Lebeau à son mariage et Casa à son décès. D’où vient le surnom de Casa ? En italien, casa signifie maison. Sa grand-mère, Geneviève, était une Casaubon. Ce dernier patronyme pouvait s’écrire Casaubon ou Casabon. Aujourd’hui on retrouve aussi des Cazabon. Amable, en se fixant à Saint-Anicet aurait-il adopté comme surnom le patronyme de sa grand-mère en laissant tomber la dernière syllabe ? C’est ce que pense M. Desrosiers. Soulignons que les patronymes Lebel et Labelle ont des origines parallèles à celles des Lebeau. Ils découlent aussi de l’épithète bel, belle. Par ailleurs, quelques Québécois épellent leur nom, Lebeault.

Parmi les contemporains Lebeau, on a Émery Lebeau, pompier mort en service à Montréal le 1er mars 1942. Stephan Lebeau qui a joué pour le Canadien de Montréal. Pierre Lebeau, comédien. Il y a aussi un Lebau (Lebeau) qui est venu s’installer sur la rivière de Détroit entre 1700 et 1800.

Sources :

 1) Cournoyer Jean, La Mémoire du Québec, les Éditions internationales Alain Stanké, 2001, page 823.

 2) Benoit Virgil, les Français d’Amérique, l’Alliance Franco-Américaine du Midwest, 2002.

 3) Landry Yves, Les Filles du roi, au XV11e siècle, Leméac éditeur inc., 1992 ;2003, page 163 et 164.

 4) Répertoire des familles, archives de la Société d’histoire de la Haute-Yamaska.