Le patronyme Leduc est issu du titre de duc ou du nom breton « duhan » . Ce dernier, à l’instar du terme français, duc, est issu du latin « dux » ou « ducem » et signifiait chef de guerre ou celui qui conduit.
Le patronyme a sans doute été attribué comme sobriquet à quelqu’un tentant d’en prendre les apparences ou travaillant au service du duc. Celui qui porte ce patronyme (duc) est souverain d’un duché, territoire qui relève directement du roi. Dans la hiérarchie, il se place au troisième rang après le roi ou le prince. Il y a 24 000 Leduc en France, 500 en Belgique, 150 en Suisse et 12 000 au Québec. Une dizaine de Leduc ont débarqué sur nos rives. Ils venaient surtout de la Normandie, de Paris et du Perche. Parmi ceux-ci, quatre frères Leduc, pères de 38 enfants, ont peuplé l’île Perrot. On retrouve 20 fils parmi eux, de quoi assurer confortablement la pérennité d’un patronyme.
Jean Leduc, originaire de l’Orne (Perche), scieur de son métier, arrive en Nouvelle-France en 1652. Le 20 novembre 1655, les seigneurs de l’île de Montréal lui concèdent un arpent de terre. Jean et Marie eurent 10 enfants dont 6 fils. Jean décède à Montréal en 1702. Une rue de Montréal porte son nom. René Leduc, un angevin (Anjou) s’établit en face de Québec à PointeLévy. Il a eu 10 enfants. En 1671, c’est un Normand, Antoine Leduc, qui fonde un foyer à La Pérade. Il vient de Louveto, non loin de Rouen. Il a été domestique aux Trois-Rivières, avant d’obtenir une concession à La Pérade. Un autre Normand, le maître chaudronnier, Pierre Leduc de Rouen, est aussi venu en Nouvelle-France. En 1979, quelques Leduc du Québec visitaient Louveto. À cette occasion, les autorités locales donnèrent le nom du pionnier Antoine Leduc à la place située devant l’église. La mémoire d’Antoine est maintenant évoquée des deux côtés de l’Atlantique. En effet, le 2 août 1992, on a dévoilé à La Pérade une stèle érigée sur une des terres de la famille Leduc. Le moulin à vent de l’île Perrot a été restauré en 1977. Les quatre frères Leduc, installés dans le voisinage, y portaient sans doute, leurs grains à moudre.
Voyons maintenant quelques Leduc qui se sont démarqués. Joseph-Jean Leduc, patriote, tué à Saint-Eustache le 14-12-1837. Il était né en 1810. On a un Leduc, dit Persil, qui s’est installé sur les rives de la rivière Détroit entre 1700 et 1800. C’est à Leduc, une petite communauté agricole, fondée par des francophones, au sud d’Edmonton qu’a véritablement débuté l’industrie pétrolière de l’Alberta, le 13 février 1947. Il y a un canton au Québec du nom de Leduc. Il est situé dans la M.R.C. de Caniapiscau au sud de Fermont. Depuis 1956, cette désignation évoque le père oblat Hyppolite Leduc (1842-1918), né à Mayenne (France). Il s’implique à Gatineau, puis se rend dans l’ouest canadien à Saint-Boniface, Saint-Norbert et en Alberta. Dans cette province, il défendra les droits des habitants auprès du gouvernement fédéral. Il interviendra comme pacificateur lors de la rébellion des Métis. D’autres Leduc, québécois, se sont aussi illustrés. Alfred Leduc (1868-1957), député, grand-père de Pierre Laporte : Fernand Leduc, artiste (peintre), prix Paul-Émile Borduas en 1988. Il est signataire du Refus global en 1948 : Ozias Leduc (1864-1955), artiste (peintre, portraitiste, paysagiste et décorateur d’églises), on peut admirer ses tableaux dans plusieurs églises et chapelles du Québec. Il a contribué à la carrière de Paul-Émile Borduas qui a débuté dans son atelier à l’âge de 15 ans. Une avenue de Montréal porte le nom d’Ozias Leduc. Au Mont Saint-Hilaire, on a le Chemin Ozias-Leduc.
Plus près de nous, à Granby, Jacques Leduc ne connaissait pas le mot impossible. Il a été un pionnier de la première heure à La Voix-de-l’Est. Il était spécialiste de la composition et de l’impression. Il réussissait à tirer de la vieille presse des éditions d’une rare perfection. Il disait : « Attendez et vous verrez ». Il excellait dans ses relations avec le personnel. Il a été se perfectionner aux États-Unis, (Los Angeles, San Francisco, Syracuse) durant trois ans. Il s’est impliqué aussi dans le mouvement Optimiste. Edmond Leduc, (1928-2010), enseignant, conseiller à Granby de 1979 à 1993. Il a chanté avec les Petits Chanteurs de Granby pendant 58 ans et avec la chorale de la paroisse Notre-Dame pendant 62 ans. Il est né au cœur de Granby sur la rue Gill. En tant que conseiller, il a siégé à la Fédération canadienne des municipalités. Malgré ses nombreuses occupations, il a toujours été présent auprès de sa nombreuse famille. Le docteur Philippe-Auguste Leduc (1900-1966) a été gérant général à La Voix-de-l’Est. Il est nommé homme de l’année en 1960. Il était membre du dernier conseil de ville de Pierre-Horace Boivin. M. Leduc s’est présenté à la mairie de Granby en 1963. Il a été défait par Paul-O. Trépanier. François Leduc, depuis 2014 et Claire-Lucie Leduc depuis 2015, sont membres de Haute-Yamaska-France du réseau Québec-France.
Sources :
1) Trépanier Paul-O., Les 300 mois de Pierre-Horace Boivin, 1939-1964, Les éditions et les productions Jolanne, 1999, Granby, pages 899 à 903.
2) Archives de la Société d’Histoire Haute-Yamaska, Jacques Leduc.
3)Audy Valère, La Voix-de-l’Est, jeudi 28 janvier, 2010, page 14.
4) Gagné Roland, La Voix-de-l’Est, 1970.
5) Prévost Robert, Portraits de familles pionnières, tome 3, Édition Libre
Expression, Montréal, 1995, pages 180 à 186.
6) Cournoyer Jean, La Mémoire du Québec, les Éditions internationales Alain Stanké, Montréal, 2001, pages 842 et 843.
7) Noms et lieux du Québec, Commission de toponymie, les Publications du Québec, 1994, page 366.
8) La collection Horizon Canada, # 109, publication du Centre d’Études en enseignement du Canada, page 2598.
9) L’Ouest canadien en français, Publications spéciales du Soleil, page 13.
10) Benoit Virgil, Les Français d’Amérique, Alliance Franco-Américaine du Midwest.
11) Perrier Onil, Famille et descendants de 300 Patriotes, Édition idg, La Salle, 2010, page 71.
12) Bachand Gilles, Par Monts et Rivières, Société d’histoire et de généalogie des 4 Lieux, avril 2004.
13) Roberge Émile, Soirée de généalogie, Association Québec-France Haute-Yamaska.
14) Jacob Roland, Votre nom et son histoire, Les Éditions de l’Homme, Montréal, 2006, page 285.
15) Levallois Marie-Pierre, Larousse de la généalogie, Édition Larousse, 2002, Paris, page 263.