Les Marquette

Les Marquette

Par Georges-H. Rivard

 

 

Ce  patronyme Marquette, Marquet ou Montmarquet est un dérivé du nom de baptême Marc (d’origine latine, Marcus) l’évangéliste. Au Québec, il est devenu Marquette. On retrouve 12 300 Marquette en France, 500 en Belgique et 200 en Suisse. Le plus célèbre des Marquette est sans doute, Jacques, fils de Nicolas. Jacques Marquette, prêtre (jésuite) et explorateur est né en 1637 à Laon (France) . Missionnaire, il arrive en Nouvelle-France en 1666. Il accompagne Louis Jolliet à destination du Mississipi en 1673. Il décède en 1675 à Rivière-Père-Marquette (Michigan). Il visite entre autres Arkansas Post, Chicago, Des Moines, Green Bay, Milwaukee, Saut Ste-Marie. Il y a aussi un Marquet qui, entre 1700 et 1800, est venu s’installer sur les rives de la rivière Détroit. Le Père Marquette dessine une carte du Mississipi en 1673 qui est restée la meilleure  jusqu’à 1700. Il a un monument au Capitole à Washington.

 

À propos des familles Marquette, Marquet et Montmarquet, il est difficile d’établir une généalogie. Pour ce qui est des Marquet, il y a un François Marquet (habitant et meunier) dont nous ignorons la filiation. Il a été confirmé à Québec le 7 novembre 1665. Il serait originaire du Poitou, mais quand il séjourne à l’Hôtel-Dieu de Québec, du 4 novembre au 31 décembre 1692, au registre des malades, on le dit originaire  de Saint-Martin de l’Ile de Ré. Vers 1669, il épouse Marie Dain(e), Fille du roi, originaire de la même paroisse  que François. Elle arrive en Nouvelle-France en 1669. Le couple eut trois enfants, ils se sont établis à Sainte-Famille, Ile d’Orléans. Contrairement à d’autres Filles du roi, elle ne savait pas signer son nom mais, François, lui, savait l’écrire. François a été inhumé à Beaumont le 11 novembre 1715. Il faut éviter de le confondre avec un autre François Marquet dit Périgord qui, lui aussi, était meunier. Comment Marquet en France est devenu Marquette en Nouvelle-France ? C’est un phénomène de féminisation remarqué dans beaucoup d’autres patronymes au Québec.

 

Parmi les Marquette connus localement, il y a Alfred (Fred) Marquette qui a porté durant cinq ans l’uniforme du Club de hockey de l’Imperial Tobacco de 1916 à 1921. Il est né à Cowansville en 1891 où il a commencé à jouer au hockey.  Avec ses cinq pieds trois pouces, il était quand même craint de ses adversaires. À Granby, les rencontres se disputaient dans le stationnement à côté du restaurant Belval, puis par la suite, sur la rue Victoria, derrière les bureaux de la Laiterie Leclerc. Il a aussi travaillé à la Dominion Bridge à Montréal.

 

Il faut noter d’autres faits concernant le Père Marquette. Il quitte La Rochelle en juin 1666 et arrive à Québec le 20 septembre pour se rendre à Trois-Rivières où il passe un an à étudier le Montagnais et d’autres langues indiennes. En 1673, il en parlera couramment une demi-douzaine. On donnera son nom aux États-Unis à une université, un chemin de fer, une rivière, plusieurs villes, des quartiers et des rues. En 1911, en Ontario, on recense 10 Marquette dans le district de Grenville, 8 dans celui de Richmond et Wolfe et 6 dans Shefford. En 1901, 11 Marquette sont enregistrés dans le district de Rouville et 10 dans Bagot.

 

N’oublions pas un de nos membres depuis 2013, Robert Marquette de Saint-Hyacinthe. Il est secrétaire de la Société Saint-Jean-Baptiste Richelieu-Yamaska, deuxième vice-président du Mouvement national des Québécois (M.N.Q.), il a été aussi conseiller syndical  à la C.S.N.

 

Sources :

1) Trudel Marcel, Horizon Canada, Les Éditions Transmo inc., Saint-Laurent (Québec), #24, page 563.

2) Campeau Lucien P, Horizon Canada, Les Éditions Transmo inc., Saint-Laurent (Québec), # 22, page 516.

3) Virgil Benoit, Les Français d’Amérique, l’Alliance Franco-Américaine du Midwest, les colons établis à Détroit entre 1700 et 1800.

4) Perrier Onil, Partout en Amérique, Société d’Histoire des Riches-Lieux, les Éditions Histoire Québec, 2011, page 224.

5) Cournoyer Jean, La Mémoire du Québec, les Éditions internationales Alain Stanké, 2001, page 956.

6) Levallois Marie-Pierre, Larousse de la généalogie, les Éditions Larousse, 2002, page 266.

7) Jacob Roland, Votre nom et son histoire, les Éditions de l’Homme, 2006, page 99.

8) Landry Yves, Les Filles du roi, Leméac éditeur inc., 2013, page 89.

9) Langlois Michel, Dictionnaire biographique des ancêtres québécois (1608-1700), tome 3, édition La Maison des ancêtres québécois inc., Sillery, 2000, pages 372-373.

10) Gaudreau Benoît, La Voix de l’Est, 22 octobre 1974, archives de la Société d’Histoire de la Haute-Yamaska.

11) Monet J., Marquette Jacques, dictionnaire biographique du Canada, volume 1, éditeur Université Laval et Université de Toronto, 1966.