Le nom germanique Maginhard est à l’origine du nom Ménard, écrit aussi, Maynard. Il combine les deux racines « magin », force et « hard », dur. Le seul diminutif du nom qui existe ici est Ménardy. Les familles Ménard et Maynard sont très répandues dans notre région. Dans le bottin téléphonique de Granby (Haute-Yamaska et Haut-Richelieu), on retrouve 279 Ménard et Menard, ainsi que 16 Maynard. En France, on retrouve 29 600 Ménard, en Belgique, 40, au Québec, 13 700 et en Suisse, 180. Plus d’une douzaine de Ménard vinrent dans la colonie. Il y a des descendants vivants, parmi eux, comme Jacques Ménard, dit Lafontaine, Pierre et Louis Ménard, dit Saintonge. Nous parlerons ici de Jacques Ménard, dit Deslauriers. Il se disait originaire du faubourg et paroisse de Saint-Sabin de la ville et de l’évêché de Nantes, dans le département du Loire-Atlantique, en Bretagne. Il fut baptisé entre 1638 et 1653. Le surnom Deslauriers compte au moins deux douzaines de patronymes.
La première apparition de Jacques Ménard dans notre histoire se trouve dans les registres de confirmations de Notre-Dame de Québec. Le lundi 21 septembre 1665, il est confirmé par Mgr. de Laval, il a 20 ans. Il a été soldat puis agriculteur. Il est devenu amoureux de Marie-Madeleine Baugis. Et il se rend chez le notaire le 27 novembre 1680. Le lendemain, 28 novembre, l’union est bénite par l’abbé de Francheville. Les deux époux signent, ce qui n’est pas fréquent à l’époque. Au recensement de 1681, la famille Ménard vit à Beauport. Ils eurent 7 enfants et 76 petits-enfants, ils en ont connu seulement 10. Jacques Ménard décède le 27 novembre 1716 à 78 ans. Son épouse décède le 23 mars 1743. La grandeur d’une famille participe à celle d’une nation. Sans les familles fondatrices, il n’y aurait pas de patrie.
Voici quelques Ménard qui se sont démarqués. Antoine Ménard, dit Lafontaine (1744-1825), homme d’affaires, député, grand-père de Louis-Hyppolyte La Fontaine; Dollard Ménard, (1913-1997), militaire, Grand officier de l’Ordre national du Québec (1993) et de la Légion d’honneur de France. Il a participé au débarquement de Dieppe en 1942, il fait du français la langue de commandement des unités francophones de l’armée canadienne. J.Armand Ménard, (1905-1973), homme d’affaires et député; Jean Ménard, (1930-1977), homme de lettres, poète et essayiste, membre de l’Académie canadienne-française et de la Société royale du Canada, deux de ses oeuvres sont connues par l’Académie française en 1956 et 1957; Joseph Ménard, (1801-1838), agriculteur, patriote tué en 1838 à la bataille d’Odeltown; L. Jacques Ménard, homme d’affaires, courtier, président du Conseil d’administration des Expos de Montréal; Louise Ménard, femme de loi, avocate, juge, première femme membre du Tribunal du travail; Michel Ménard de La Prairie, (1806-1856), commerçant de fourrures, il s’établit au Texas et fonde la ville de Galveston (Texas) en 1836; Pierre Ménard, né à Saint-Antoine-sur-Richelieu, (1766-1844), député à la Chambre des députés de l’Indiana, président du Conseil législatif du même État et premier lieutenant-gouverneur de l’Illinois; R. Claude Ménard, comptable et homme d’affaires, président et chef de l’exécutif d’Agropur; Réal Ménard, politicologue, député; Serge Ménard, avocat, député et ministre, spécialiste du droit pénal, bâtonnier du Québec; François Ménard (1801-1837), patriote tué à Saint-Charles-sur-Richelieu le 25 novembre 1837.
Il y a aussi Barbe Ménard, une Fille du roi, de St-Martin, île de Ré, La Rochelle, arrivée en Nouvelle-France en 1669, morte en couches le 16 juin 1685 à Sainte-Famille, Ile d’Orléans. On retrouve aussi deux Ménard dans le régiment de Carignan-Salières. L’ancêtre Jacques Ménard ou Mesnard dit Deslauriers, dont nous parlions plus haut. Il est arrivé en Nouvelle-France le 12 septembre 1665 sur le Saint-Sébastien. Il faisait partie de la compagnie de Duprat-Desportes, marié à Beauport le 28 novembre 1680. Il décède au même endroit le 27 novembre 1716. Pierre Ménard ou Mesnard dit Saint-Onge, arrivé en Nouvelle-France le 14 septembre 1665 sur La Justice, soldat de la compagnie de Saint-Ours, marié à Sorel avec une Fille du roi, il décède à Sorel en 1694 à l’âge de 58 ans. Le couple s’était établi à Saint-Ours. On retrouve aussi un Mesnard ou Ménard ou encore Meynard qui, entre 1700 et 1800, est venu s’établir sur l’une ou l’autre rive de la rivière Détroit. Le Père René Ménard, jésuite, entreprend un voyage au Lac Supérieur en 1660, il périt dans les forêts du Wisconsin. Joseph Ménard, un imprimeur aux opinions très nationalistes, fonde en 1929, avec Adrien Arcand, le journal Le Goglu. Il signe un long éditorial dans l’hebdomadaire fasciste Le Patriote, dans lequel il fait la lutte au communisme et appuie la Loi du cadenas de Duplessis de 1937.
Plus près de nous, citons Louis-Philippe Ménard de Granby (1925-1990), enseignant, directeur d’écoles et président de l’Association des directeurs d’écoles de la région. Jean-Noël Ménard, (1923-2008), directeur de l’information à la Voix de l’Est dans les années 1950 et 1960, il ira ensuite travailler au Montréal-Matin et à La Presse. Il a formé plusieurs grands journalistes au Québec, se souvient Valère Audy. Sergius Ménard (1906-1971), fabricant de beurre, fromage et crème glacée de l’Ange-Gardien. Il est nommé inspecteur de produits laitiers au ministère fédéral de l’Agriculture. Mélanie Ménard, de l’Ange-Gardien, animatrice à la télévision québécoise et aussi à TV5. Isabelle Ménard, aussi animatrice à la télévision québécoise. Fulgence Ménard, producteur de porcs d’Ange-Gardien. Son entreprise est dans le palmarès des 50 sociétés les mieux gérées au Canada parmi 130 sociétés. Cette compagnie existe depuis 50 ans. Luc Ménard, son fils, continue la tradition. À Granby, M. Arthur Ménard s’associe avec Paul Girardot en 1932 pour former Girardot et Ménard. Tous deux travaillent de pair jusqu’en 1959, alors que Paul Girardot devient propriétaire unique suite au décès de son associé. La famille Ménard de Granby se spécialise dans le lettrage de monuments funéraires. André Ménard fonde son entreprise, la Granby Granite inc., appelée aussi Monument Ménard. Lucille Ménard, son épouse, continue l’oeuvre de son mari, décédé en 1972. Le fils, Pierre, fait aussi partie de l’entreprise fondée en 1958. Il ne faut pas oublier Huguette Ménard, membre de notre association depuis 2014 et Alain Ménard, depuis 2012.
Sources :
1) La Voix de l’Est, samedi 20 janvier 201, page 28, Girardot&Ménard.
2) La Nouvelle Revue, Familles en affaires, édition spéciale, Les Ménard, mardi 9 mars 1993, page 16.
3) Bachand Gilles, Sergius Ménard, Par Monts et Rivières, volume 14, #6, septembre 2011, page 9.
4) Martel Marie-Ève, La Voix de l’Est, Affaires, mercredi 11 mars 2015, F.Ménard, page 8
5) Société d’histoire de la Haute-Yamaska, archives, Jean-Noël Ménard et Louis-Philippe Ménard.
6) Lebel Gérard, Nos ancêtres, #19, La Revue Sainte-Anne-de-Beaupré, Québec, 1990, pages 139 à 147.
7)Jacob Roland, Votre nom et son histoire, les Éditions de l’Homme, 2006, page 83
8) Levallois Marie-Pierre, Larousse de la généalogie, édition Larousse, Paris, 2002, page 267.
9) Cournoyer Jean, La mémoire du Québec, les Éditions internationales Alain Stanké, Montréal 2001, pages 983 et 984.
10) Perrier Onil, Familles et descendants de 300 patriotes, édition idg, La Salle, page 82.
11) Landry Yves, Les Filles du roi au 17e siècle, éditeur Leméac inc., 1992 et 2013, page 171.
12) Fournier Marcel, le Régiment de Carignan-Salières, éditions Histoire Québec, Montréal, 2014, page 112,
13) Lacoursière Jacques et Bizier Hélène-Andrée, Nos racines, # 128, les éditions T.L.M. inc., 1982, page 2547.
14) Francis Daniel, Horizon Canada, #22, les éditions Transmo inc., Montréal, 1985, page 517.
15) Francis Daniel, Horizon Canada, #60, les éditions Transmo inc., Montréal, 1986, page 1431.
16) Perrier Onil, Partout en Amérique, les éditions Histoire Québec, Société d’Histoire des Riches-Lieux, 2011, page 85.
17) Benoit Virgil, Les Français d’Amérique, Alliance Franco-Américaine du Midwest, 2002, page 3.