Les Naud, Nau, Nault, Neault

La suppression d’une syllabe ou d’un son à l’initiale d’un mot ou d’un nom se nomme aphérèse. Les patronymes Denau, Anaud ou Renaud ont ainsi engendré Naud et Neaud qui signifient en langue d’oc, nef ou bateau, d’où le surnom de batelier. D’autres patronymes s’ajouteront comme Arsenault, Perrau, Rault, etc.

                Au moins deux ancêtres de cette famille française vinrent en Nouvelle-France. François Nau et Pierre Naud, dit Labrie. Ce dernier était originaire de Brie-sous-Matha en Saintonge. Le 6 octobre 1692, il se marie à l’île d’Orléans. Après quelques années à l’île, le couple va vivre à La Durantaye (Côte sud de Québec) où il éleva ses douze enfants.

 

                Pour ce qui est de François Nau, il est de la région de Saumur (Maine et Loire). Il naît le 13 janvier 1646. Vers l’âge de 20 ans, il part pour la Nouvelle-France. Il est à Château-Richer en 1674. Il se marie en 1676 avec Marguerite Jobidon à l’Ange-Gardien. Les Nau-Jobidon vécurent sur le territoire  du fief de Bélair, paroisse de Neuville, jusqu’en 1687. Tous leurs six enfants seront baptisés à Neuville. Le capital humain Jobidon-Nau s’établit à 27 personnes à la troisième génération. Marguerite Jobidon décède en 1687, François se remarie à Marie-Thérèse Chaillé en 1688. Le couple décide d’aller vivre à Deschambault. Huit enfants naîtront de cette deuxième génération. Ainsi, les 35 petits-enfants Chaillé-Nau ajoutés aux 27 du premier lit forment une couronne de 62 fleurons. François Nau avait travaillé ferme pour élever ses deux familles. Il n’avait pas hésité à ouvrir  de nouvelles terres. Mission accomplie, il décède en mars 1709. Marie-Thérèse Chaillé  le rejoint en 1726.

 

                On retrouve beaucoup de descendants des Nau au Manitoba et dans les autres provinces de l’Ouest canadien. Ils descendent du patriarche Amable Nault (1798-1867), marié à Josette Lagimodière (1810-1897), sœur de Julie, la mère de Louis Riel. Les Lagimodière sont la première famille canadienne-française à s’établir dans l’Ouest canadien. La marche des Nau se poursuivra encore pendant des siècles et des siècles en terre d’Amérique.

 

                Parmi les Naud connus au Québec, on a Aimé Nault, président de l’Alliance des professeurs de Montréal (19 ?? à 19 ??), Fernand Nault, homme de théâtre (danseur et chorégraphe), officier de l’Ordre du Canada, prix Denise-Pelletier, ordre national du Québec, chorégraphe permanent des Grands Ballets canadiens ; Pierre-Calixte Neault (1860-1924), cofondateur de la Compagnie d’assurances mutuelle du commerce à Saint-Hyacinthe. Plus près de nous, il y a Jean Naud, journaliste. Il a travaillé pour le journal Le Régional (1978-1982), à La Voix de l’Est (1970-1977) au poste d’éditorialiste en chef. En 1973, un prix lui a été décerné pour sa participation à la presse écrite et parlée par la Ligue pour les droits de l’homme. On a aussi comme membre Yves Naud  depuis 2009.

 

Sources : 1) Lebel Gérard, Nos ancêtres # 24, édition Revue Sainte-Anne-de-Beaupré, Sainte-Anne-de-Beaupré, Québec, 1993, pages 123 à 131.

                 2) Cournoyer Jean, La Mémoire du Québec, les Éditions internationales Alain Stanké, Montréal, 201, page 1084.