On a aussi comme patronyme les Perrin, Perrot, Perret et Peron. Juan Domingo Peron (1895-1974), président de la République argentine de 1946 à 1995 et de 1973 à sa mort. Pour ce dernier patronyme, tout le monde croit que c’est un nom d’Amérique du Sud… En fait, c’est un nom bien breton ! Il vient du latin Petronem (Petrus) qui correspond à Pierre. Il a évolué en Pedron, Pezron et enfin Peron. Il y en a 14,600 en France, 20 en Belgique, 20 au Québec et 600 en Suisse. Pour ce qui est des Perron, 2717 familles portent ce nom en France. Au Québec, 5975 familles correspondent à ce patronyme.
Francois Perron, né vers 1615 à La Rochelle, décède vers 1665 en France. Il est le fils de Jean Perron et de Marie Peneau. En 1635, Francois Perron n’a que 20 ans lorsque meurt son père. Vers 1636, il est un des rares marchands protestants rochelais à commercer avec la Nouvelle-France. Il était un drôle de paroissien. En 1638, il fait un enfant à Jeanne Suire, probablement en échange d’une promesse de mariage. L’enfant illégitime n’est autre que Daniel Suire, l’ançêtre principal des Perron d’Amérique. C’est François Perron qui exige, en retour d’un montant d’argent, que l’enfant porte le nom de sa mère, Jeanne Suire, qu’il embrasse la religion calviniste et que, lui, le père, le prenne à sa charge dès l’âge de huit ans. Travailleur acharné, François Perron taquina sans cesse le destin pour atteindre ses buts, prendre sa place dans la bourgeoisie commerçante et, réussir. Il négociait pour son propre compte. De religion protestante, il commerça quand même avec le Canada en envoyant ses navires avec passagers et marchandises. Il mit en valeur le peuplement des colonies en envoyant 116 engagés.
Revenons à l’ançêtre Daniel Perron dit Suire. Il naît en 1638 et décède en 1678. Il a vécu dans l’ombre de son père, François, c’est lui qui lui donnera le goût de l’aventure. En 1657, Daniel a 19 ans et il est prêt pour son premier voyage en Nouvelle-France pour apprendre le métier de commis. Il veut épouser une fille du Roy, Louise Gargottin et s’établir à l’Ange-Gardien. Il n’a aucun avenir dans une société que l’État veut catholique. Il doit s’intégrer ou retourner en France. Il abjure le calvinisme le 6 décembre 1663 dans l’église Notre-Dame de Québec. Son père très déçu et furieux de son changement de religion lui retire sa procuration. Le 23 février 1664, le contrat de mariage avec Louise Gargottin est rédigé et le 26 février, le couple se marie dans l’église de Château-Richer. Ils auront cinq enfants. On dit que Daniel Perron s’adonne plus à la parole qu’à la culture de la terre. Il aime discourir, rouspéter, critiquer. Sans l’aide financière de son père, il a tout perdu, ou presque. Ses enfants lui donneront en héritage 47 petits-enfants. Louise Gargottin décèdera en 1704.
D’autres Perron sont venus en Nouvelle-France. La famille Dugrenier dit Perron, originaire de Rouen. Quittant sa Normandie natale, vers 1736, Joseph Dugrenier dit Perron épouse le 5 février 1742, Marie-Anne Jacques, dans la première chapelle (celle de 1737) de Saint-Joseph de Beauce. Il est un des pionniers de cette paroisse. Le couple a 11 enfants. Il meurt le 20 mai 1770, âgé d’environ 50 ans.
Une autre famille Desnoyers dit Perron vient aussi en Nouvelle-France. Né vers 1656, Jacques Desnoyers dit Lajeunesse est originaire du diocèse de La Rochelle. Soldat, il épouse le 26 octobbre 1693, Marie-Anne Goguet, à la Pointe-aux-Trembles de Montréal. Ils ont 5 enfants. Marie-Anne meurt en octobre 1730. Jacques la suivra en septembre 1735. Nous ne savons pas pas quelles raisons ont poussé un descendant à prendre le nom Perron au milieu du XV11e siècle. De nos jours, nous savons que quelques Perron sont des descendants de Jacques Desnoyers et plusieurs de Joseph Dugrenier. Cependant, la descendance la plus importante est celle de Daniel Perron dit Suire. Il y a un Perron et un Perrin qui, entre 1700 et 1800, sont venus s’installer sur l’une ou l’autre rive de la rivière Détroit.
Parmi les Perron qui se sont démarqués au Québec, on a Adélard Perron, qui fonde en 1890, la Fromagerie Perron à Saint-Prime ; Albert Perron, un de ses fils, maître-fromager et homme d’affaires, Chevalier de l’Ordre national du Québec en 1999 ; Denis, Gérard et Gilles Perron, députés ; Joseph-Émile Perron, député et maire d’East-Broughton ; Joseph-Léonide Perron, député et ministre ; Maurice Perron, juge ; Maurice Perron, photographe, signataire du Manifeste du Refus Global en 1948 ; Robert Perron, député et juge ; Sandra Perron, militaire, première femme à accéder au titre d’officier d’infanterie dans l’armée canadienne ; W.H. Perron, horticulteur, premier à vendre des grains de semence (fruits et légumes) en catalogue, il met sur pied un patrimoine de vieilles semences ; Jean Perron, entraîneur au hockey.
Il ne faut pas oublier que nous avons comme membre, deux personnes de cette grande famille soit Luc Perron, depuis 2011 et Raymonde Perron depuis 2012.
Sources :
1) Cournoyer, Jean, la Mémoire du Québec, les Éditions internationales Alain Stanké, 2001, pages 1185 et 1186.
2) Le Petit Larousse illustré, édition Larousse, 2005, noms propres, page 1634.
3) Virgil Benoit, les Français d’Amérique, publié par l’Alliance Franco-Américaine et l’Association des Français du Nord.
4) Joannette Luc, les Peron arrivent, les Éditions LC.
5) Belleau Irène, Société d’histoire des Filles du Roy et les Filles du Roy nos ancêtres-femmes (1663-1673), publication L’Ancêtre, numéro 282, volume 34, printemps 2008.
6) Levallois Marie-Pierre, Larousse de généalogie, édition Larousse, 2002, page 270.